Les travaux passoires énergétiques sont une forme de rénovation visant à réduire la consommation d’énergie des bâtiments. Ils s’adressent à tous ceux qui souhaitent réaliser des économies sur leurs factures d’électricité et de chauffage, et aussi contribuer à la protection de l’environnement. Les travaux passoires énergétiques consistent notamment en l’isolation des murs, des planchers et des toitures, le remplacement ou l’amélioration du système de chauffage ou encore la mise en place d’un système solaire thermique ou photovoltaïque.
Dans cet article, nous vous expliquerons quels sont les différents types de travaux passoires énergétiques disponibles, comment ils peuvent être financés par les pouvoirs publics et quels avantages ils procurent aux propriétaires immobiliers.
Qu’est-ce qu’une passoire énergétique ?
La « passoire thermique » correspond à un bâtiment mal isolé dont les murs, le toit, les planchers restent très mal protégés par rapport aux pertes d’air ou aux fuites. Cela signifie que la chaleur produite par le chauffage s’échappe rapidement par des interstices ou des ouvertures non protégées à l’extérieur. Le résultat est une consommation excessive d’énergie pour maintenir le niveau de confort intérieur.
Une bonne isolation est nécessaire pour que les bâtiments soient performants au niveau énergétique. Les premiers signes d’une mauvaise isolation sont la sensation de froid, la condensation sur les fenêtres, l’humidité omniprésente et l’utilisation fréquente du chauffage.
Quels sont les logements concernés ?
Tous les logements anciens (plus de 15 ans) et certains appartements récents peuvent être considérés comme des passoires thermiques si leurs murs ne sont pas assez isolés ou s’ils comportent des systèmes inefficaces ou vétustes. Les aides financières existantes incitent cependant à améliorer la performance énergétique de votre maison ou appartement.
Quels travaux sont nécessaires lorsque son logement est une passoire thermique ?
Les travaux passoire énergétique sont des travaux qui visent à améliorer l’efficacité thermique d’un bâtiment. Ils peuvent inclure :
Isolation des murs et des combles
L’isolation des murs est l’une des actions indispensables pour améliorer la performance thermique d’un bâtiment. Cette intervention complète permet de limiter les fuites d’air et les ponts thermiques ainsi que de réduire considérablement le transfert de chaleur entre l’intérieur et l’extérieur du logement.
On peut y installer des matériaux isolants adaptés tels que la cellulose, le liège expansé, le polystyrène, la ouate de cellulose, le fibre de bois, etc. Il existe également des aides financières pour ce type de travaux.
Remplacement des fenêtres
Les fenêtres constituent une issue importante pour les pertes de chaleur et il est conseillé de les remplacer par des modèles plus performants durant votre rénovation énergétique. Ces derniers offrent non seulement une meilleure isolation phonique mais également un meilleur confort visuel avec une luminosité optimale à l’intérieur du logement.
Il est possible d’y installer des vitrages double ou triple et dotés de joints en mousse qui limitent les déperditions entre l’espace intérieur et extérieur.
Changement du système de chauffage
Changer le système de chauffage actuel peut être nécessaire si celui-ci est défectueux ou trop ancien pour être encore efficace. Dans ce cas, il convient d’investir dans un système moderne, capable d’utiliser moins d’énergie pour produire plus de chaleur et allier confort et économies sur la facture annuelle.
Ventilation et audit énergétique
Une bonne ventilation est essentielle pour assurer un air sain intérieurement. Un changement régulier d’air est nécessaire pour remplacer l’air usagé par un air neuf extérieur non pollué.
Les systèmes qui contrôlent la qualité de l’air peuvent être installés sur les bouches de ventilation existantes ou pourvus de filtres HEPA (HEFA) pour absorber les particules nocives présents dans l’air. Une efficacité accrue signifie que le système peut fournir une température agréable tout en limitant la consommation d’ énergie.
Enfin, il est conseillé de faire appel à un professionnel thermique (auditeur) spécialisé pour certifier la performance thermique globale du logement et vous conseiller sur les travaux à envisager.
Quelles sont les grandes dates à retenir en matière de passoires thermiques ?
En France, il existe actuellement 4,8 millions de logements considérés comme des « passoires thermiques ». Dans le cadre de la lutte contre ce fléau, le gouvernement a adopté en juin 2019 le projet de loi Énergie-Climat qui prévoit plusieurs mesures concrètes dont voici les échéances :
- 2021 : les propriétaires bailleurs de logements considérés comme des passoires thermiques ne pourront plus augmenter les loyers entre deux locataires s’ils n’ont pas engagé de travaux de rénovation.
- 2022, la réalisation d’un audit thermique sera obligatoire en plus du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) pour vendre ou louer un immeuble ayant une étiquette énergie F ou G. Le DPE devra également indiquer une estimation des dépenses liées au chauffage, à la climatisation et à la production d’eau chaude sanitaire.
- Depuis le 1er janvier 2023, un logement consommant plus de 450 kWh/m²/an sera considéré comme « indécent » et le propriétaire devra le rénover ou ne plus le louer. Cela concerne notamment certains logements classés G ou G+.
- À partir de 2025, les propriétaires ne pourront plus mettre en location les logements classés G au DPE.
- Enfin, à partir de 2028, les propriétaires de logements classés F et G seront obligés d’engager des travaux de rénovation énergétique afin d’atteindre au minimum la classe E du DPE.